Présente-toi en quelques phrases :

Je m’appelle Maïlys, je suis belge d’origine. Je suis venue ici à Marseille pour six mois, pour vivre une autre expérience. Je suis historienne de l’art de formation, mais j’avais envie d’une césure dans ce que je faisais. Quand j’ai lu l’offre de stage, le projet de la Cantine du Midi m’a tout de suite parlé. J’aimais l’idée de créer du lien entre les gens, d’échanger, de co-construire. Pour moi la cuisine, c’est un moyen de créer l’échange. J’ai donc trouvé que le projet méritait que je me déplace et que je m’y investisse.

 

Comment as-tu découvert l’association ?

En fait il existe avec ACTIRIS (l’équivalent de Pôle Emploi à Bruxelles) un contact avec l’association En Chantier. ACTIRIS relaie les offres de stage de l’association aux jeunes Bruxellois qui veulent tenter l’expérience.

 

Quel rôle as-tu dans l’association et pour combien de temps ?

Je suis en stage d’animation en cuisine, pour six mois (donc jusqu’au mois de mai). Je prends part à la cuisine avec tous les autres bénévoles afin que tout soit prêt pour le déjeuner. Je suis particulièrement sensible à la question du gaspillage alimentaire. J’aimerais bien mettre en place petit à petit des systèmes pour le diminuer.

Je vais aussi peut-être participer aux animations avec les enfants le mercredi (Les Ateliers pour enfants Cipollino). Il s’agirait de faire avec les enfants des ateliers culinaires en lien avec l’histoire qu’ils sont en train de mettre en scène. Je pense par exemple à confectionner une maison en biscuit, rappelant la maison d’un des personnages de l’histoire.

 

Qu’est-ce que tu affectionnes le plus quand tu foules les portes de l’association ?

Je pense que c’est sa convivialité, les gens qui sont là, plusieurs visages que je vois et que je retrouve. ça me donne du punch, je me dis que c’est chouette.

 

Qu’est-ce que cette expérience représente pour toi ?

Pour moi c’est une part intégrante de mon parcours, en ligne avec mes valeurs et ma vision du monde. Beaucoup de mes proches ont au départ été surpris de ma décision de venir à Marseille. Ils me voient fatalement comme une historienne de l’art.

Personnellement, je ne crois pas que ce soit tellement une déconnexion par rapport à ce que je faisais avant. Ce que j’aime dans l’art c’est que c’est, entre autres, un moyen d’expression au-delà des mots, amenant au dialogue, et qui, grâce à ça, a une valeur universelle. Du coup tout le monde peut y être touché. La cuisine partage, selon moi, cette même faculté de créer le dialogue et de toucher tout le monde.

J’héberge depuis quelques années des voyageurs chez moi. Peu à peu, ces hébergements se sont transformés en échanges culinaires. Par exemple, j’ai accueilli un Kényan qui m’a cuisiné des naans.

 

Peux-tu me raconter une anecdote marquante que tu as eu l’occasion de vivre :

Je ne suis ici que depuis deux semaines et demie donc je n’ai pas encore beaucoup d’histoires à raconter. 

Cuisiner pour beaucoup de personnes n’a rien à voir avec cuisiner chez soi. Je suis un peu perdue avec les proportions, la puissance des feux… Je n’ai plus les même repères. Alors que faire une béchamel me semble être le béaba, je ne réfléchis même plus quand je la fais chez moi, la première fois que j’ai dû en faire une ici, je me suis sentie comme une débutante. J’étais super stressée à l’idée de la rater. Evidemment il y a aussi la raison que si je rate quelque chose ici c’est un peu plus embêtant que si je rate le plat que je vais manger avec des amis.

Une autre de mes anecdotes se rapporte à mes origines du Nord. Quand je suis partie de Belgique, le matin, l’herbe était blanche de givre.

Il faisait vraiment froid. Je suis arrivée à Marseille avec mon gros manteau d’hiver. Mais vite je l’ai laissé pour une veste légère, trouvant qu’il faisait bon ici. Autour de moi par contre, tout le monde était en train de grelotter et de dire qu’il faisait froid. 

 

Quels liens directs as-tu pu développer au sein de l’association ?

Je suis là depuis pas très longtemps, donc je n’ai pas encore de liens très profonds avec les gens. Ceci étant dit, je me sens de mieux en mieux dans l’association, j’y trouve ma place. Les personnes que je rencontre sont très sympas, je me sens à l’aise de leur parler.